30.4.05

Patrons anti-libéraux

Certains naïfs (de gauche) croient que le libéralisme est une invention du patronat pour justifier l'exploitation de l'homme par l'homme (alors que le socialisme, comme on le sait, c'est exactement l'inverse !).

Quelques sorties récentes de nos grands patrons, pour voir de quelle façon ils affichent leur libéralisme :
  • « Ce qui arrive à Rover illustre les excès d’un libéralisme que nous réprouvons » (Francis Mer).
  • « En France et en Europe, nous partageons des valeurs incompatibles avec une concurrence débridée » (Guillaume Sarkozy).
  • « La Constitution européenne (...) permettra aussi de renforcer la cohésion économique de l’Europe face à la Chine et aux États-Unis, notamment pour se défendre contre l’invasion des produits asiatiques » (Serge Dassault).
  • « Voter oui au projet de Constitution, c'est voter non pour plus de libéralisme, mais, au contraire, pour le renforcement du politique face à l'extension des marchés » (Jean Peyrelevade).
  • « Le niveau européen est le seul qui puisse limiter les excès de la mondialisation » (Ernest-Antoine Seillière).
  • « Si le non l'emportait, alors l'ultra libéralisme serait renforcé » (le même Ernest-Antoine Seillière).
Je ne connais personne de plus anti-libéral qu'un grand patron, protectionniste au possible, acoquiné avec l'Etat (quand il n'est pas énarque de formation lui-même), toujours prêt à solliciter des règlementations en sa faveur au détriment de ses concurrents, quand ce ne sont pas des subventions, au nom de l'intérêt national et de la sauvegarde des canards boîteux franchouillards. Difficile de trouver plus demandeur d'esclavagisme étatique et de "protection" nationale qu'un tel patron. Comme le dit si bien Claude Reichman à propos du baron :
Sa libre entreprise n'a rien à voir avec celle à laquelle le peuple aspire. C'est une affaire qui ne se traite qu'entre l'Etat et les très grosses firmes, qui finalement ne sont elles-mêmes, le plus souvent, que des variantes de l'administration, la production en plus, et où les salariés, même s'ils sont généralement bien traités, ne sont que des "variables d'ajustement" comme disent les économistes. Et surtout il n'est pas question pour ce "patron" de toucher si peu que ce soit aux structures fondamentales de la dictature socialiste.


 

29.4.05

Affaire à suivre à l'Intérieur...

Une affaire à suivre sur Quittons la Sécu, celle d'un policier qui veut quitter sa sécurité sociale (gérée par une mutuelle, la Mutuelle Générale de la Police, à la fois sécurité sociale au sens franco-français et mutuelle complémentaire santé) et qui, devant le refus de sa hiérarchie de répondre à sa demande, dépose un recours auprès du Tribunal administratif.
 

28.4.05

Vive l'anti-France !

Un livre anti-Français comme je les aime : God save la France. Un jeune Anglais traverse le Channel pour raisons professionnelles et découvre la France : crottes de chien, employés incapables mais indéboulonnables, suppositoires et sécurité sociale, grèves de toutes sortes, dessous féminins, coups fourrés entre "meilleurs ennemis", etc. Le livre aurait dû s'appeler "Une année dans la merde" (parodiant le célèbre "Une année en Provence" de Peter Mayle) mais les traducteurs n'ont pas osé reconduire le titre original... Peter Mayle se contentait de relever certains petits travers français, tandis que Stephen Clarke, lui, met vraiment les pieds dans le plat (en plus de la dog shit) !

Bien sûr il y a beaucoup d'exagération, sans doute selon le principe de "qui aime bien châtie bien". Mais il est toujours instructif de voir comment les autres voient la singularité française - et l'humour british en plus ne gâche rien.

26.4.05

Quasi-soviétique !

Il n'y a pas si longtemps, à l'époque de l'âge d'or de l'étatisme à la française (ardente obligation du Plan et autres balivernes), on aurait parlé de volontarisme, de "réaffirmation du politique", etc. Il y a encore moins longtemps, on aurait parlé de "réforme citoyenne", d'"approfondissement de la solidarité et de la cohésion sociale", etc.

Aujourd'hui, on commence à utiliser des termes beaucoup plus proches de la réalité :
jeudi 21 avril 2005, 18h31
Morin (UDF): la réforme de la Sécu "repose sur une conception quasi-soviétique"

PARIS (AFP) - Le président du groupe UDF à l'Assemblée nationale, Hervé Morin, estime que la réforme de l'assurance maladie, dont les mesures phares comme le dispositif du médecin traitant sont entrées en vigueur en 2005, "repose sur une conception quasi-soviétique de la société".
"La conception même de cette réforme n'est absolument pas en phase avec une société moderne. Elle repose sur la conception d'une société administrée, d'une société quasi-soviétique", déplore M. Morin dans l'hebdomadaire Le Généraliste à paraître vendredi.
Et dire qu'on m'accuse d'extrémisme libéral quand j'ose utiliser le mot "soviétique" dans mes petites chroniques...
Espérons cependant que le citoyen Morin ne sera pas rappelé à l'ordre pour mauvais esprit par le Politburo de la Pensée Unique, ou par son collègue UDF Douste-Blazy, ministre des Solidarités (titre officiel, je n'invente rien).
 

25.4.05

Ecoute, petit Français

Ecoute, petit Français, d'Eric Revel, journaliste sur LCI, est un pamphlet agréable à lire (j'ai eu du mal à le repérer au milieu de la foultitude de livres altercomprenants qui paraissent tous les jours et qui font le bonheur de mon libraire - et sans doute aussi celui de leurs lecteurs franchouillards).

Le style du livre est assez grinçant. Il revient sur toutes les idées reçues du "petit Français de gauche" (35 heures, ISF...). Entre autres pontes de la modernité gauchiste, il égratigne Mickael Moore ("c'est un faux penseur") et les "chevaliers de l'herbe verte" (les moustachus à la Bové qui sont systématiquement contre les OGM).

J'ai trouvé dans les archives de BFM une interview de l'auteur (le 13 avril), dans laquelle il dit en gros ceci :
Les journalistes économiques que nous sommes ont sans doute un rôle à jouer pour tenter de faire bouger ce pays. Que ce soit des patrons, des politiques ou des syndicalistes, le constat est toujours le même : il faut réformer cette société française qui va dans le mur en klaxonnant, mais les politiques sont timorés...

Je suis parti de l'idée simple : pour réformer économiquement il faut regarder pourquoi le blocage est si prégnant. L'état d'esprit des Français est assez catastrophique. Ils sont très demandeurs et peu offreurs : dès l'instant qu'il y a une offre de protection sociale ou d'assistanat social, il y a une demande qui s'accroît.

La pensée unique est terrible ; le blocage est à droite : Raffarin a beaucoup communiqué, mais il n'a pas passé une réforme majeure dans ce pays.

Il faut réformer (la fonction publique) ou bien de manière brutale (à la Reagan ou à la Thatcher) ou bien de manière douce à la Paul Martin ou Tony Blair.
On peut s'étonner des diagnostics incontestables qu'émettent les uns après les autres les esprits sensés (et j'en ai souvent cités dans ce blog), et parallèlement du refus absolu des polichiens / énarques / syndicalistes de changer quoi que ce soit qui empêche l'inéluctable tiersmondisation hexagonale, déjà bien entamée. Il est vrai que notre dictature socialiste est tellement à l'avantage de la nomenklatura que celle-ci fera tout pour la maintenir. Elle coulera le pays, et elle avec, telle le scorpion envers la grenouille trop complaisante qui le transporte.
 

22.4.05

Un débat entre protectionnistes

Solidarité forcée et protectionnisme vont bien ensemble, et nos politocards de droite, de gauche, d'extrême-droite et d'extrême gauche l'ont bien compris. Tous contre le libéralisme, contre Bolkestein-Frankenstein, contre les directives européennes "ultralibérales" ! Pour notre petit pré carré, nos petits monopoles (ou ce qu'il en reste), nos petits avantages sociaux, pour la Ripoublique Fromagère pleine de trous (dont celui de la Sécu) !

Si vous vous demandez pourquoi la vieille Europe est l'endroit au monde où il y a le moins de croissance et le plus de chômage, regardez ce débat sur France 2 à propos du référendum de la Constitution Européenne (cliquer sur "Voir ou revoir ce débat"). Lassée d'entendre toujours les mêmes âneries, je n'ai pas dépassé les 25 premières minutes, au cours desquelles Max Gallo (après le Pen) vient incidemment confirmer la fin du monopole de la sinistre SS (sautez directement à la 18ème minute) :
Je crois que les Français ignorent, et ce n'est pas le président Borrell qui va me démentir [Josep Borrell, président du Parlement Européen (groupe socialiste), invité de l'émission, n'a effectivement pas démenti !], qu'il existe deux directives tout à fait capitales qui mettent fin à l’obligation pour les citoyens de l’Europe d’adhérer aux systèmes de sécurité sociale nationaux, en vertu de la libre concurrence entre les assurances privées et les systèmes de sécurité sociale. On voit ce que contient cette directive, qui a été acceptée. Il y a déjà des Français qui font d’ailleurs des recours devant la Cour européenne de justice pour dire « mais nous avons le droit de nous désaffilier de la Sécurité sociale ». C’est un fait, elle existe, elle est passée et il n’y a pas eu de débat. C'est ainsi et je peux vous en donner les numéros.
Copé, ministre du Déficit Budget, a beau démentir mollement (sans se rendre compte comme son nez s'allonge démesurément), personne ne croit plus les copains de Super-Menteur.
 

20.4.05

Affront national contre mensonge national

Je n'aurais jamais cru être amenée à citer le Pen dans mon blog (en tant que li-li, libérale-libertarienne, je n'ai aucune sympathie pour les nationalistes xénophobes), mais il se trouve que lui aussi (comme toute la classe politique) est au courant de la fin du monopole de la sinistre SS, comme en témoigne le script de son interview sur RTL le 18 avril :
Pierre-Luc SEGUILLON :
Est-ce que en écoutant précisément les questions qui étaient formulées par l'ensemble de ces jeunes qui étaient sur le plateau, vous qui êtes, j'imagine, quelqu'un qui est libéral, qui est plutôt pour l'économie de marché, est-ce que vous n'avez pas été frappé par leur volonté de protectionnisme, leur attitude défensive ?

Jean-Marie LE PEN :
Oui, je crois d'ailleurs, je crois qu'ils ont peur. La preuve qu'ils ont peur et qu'ils se font d'ailleurs de terribles illusions c'est que 75 % d'entre eux, dit-on, d'après les sondages toujours auraient comme ambition de devenir fonctionnaire. C'est-à-dire qu'ils ont peur de la vie et ils ont peur de la vie dans un pays où il faut dire les seuls travailleurs, si j'ose dire, les seuls employés qui sont à l'abri du chômage ce sont les fonctionnaires donc ça prouve qu'ils ont très peur du chômage et qu'ils évaluent les chances de la société française économique et sociale comme minces.
Et cela c'est certainement impressionnant. Mais ce qui m'a choqué plus encore alors, je m'excuse d'utiliser trois fois le même mot, ce sont les mensonges de CHIRAC car CHIRAC dans ses réponses, avec un culot, un aplomb qu'on lui connaît, a tout de même, j'ai noté quelques réponses là. Il a dit "la sécurité sociale reste de compétence nationale". C'est totalement faux, elle est ouverte à la concurrence depuis 1992.

Ruth ELKRIEF :
Je vous arrête Jean-Marie LE PEN parce que ça on rentre dans le fond de la constitution, on va y arriver, on va peut-être parler de la campagne et de son déroulement.

Jean-Marie LE PEN :
Ça n'est pas la constitution ça, c'est l'intervention de CHIRAC. CHIRAC dit, on lui dit, il dit "les services publics sont protégés par la constitution". C'est faux, tous les services publics sont désormais ouverts à la concurrence.
Chirac protectionniste, oui ! - mais le Pen (qualifié de "libéral" par Seguillon, ce qui est à mourir de rire) est au moins aussi protectionniste que Chirac (bien que sa réponse à la question soit tout à fait correcte).

Et un peu plus loin, nouvelle allusion à la Sécu :
Pierre-Luc SEGUILLON :
Juste un mot, un mot encore, tout à l'heure vous disiez, nos services publics seront menacés si la constitution est votée…

Jean-Marie LE PEN :
Ils sont pas menacés, ils sont déjà… leur sort est d'ores et déjà réglé !

Pierre-Luc SEGUILLON :
Bon, Bruxelles ne nous oblige absolument pas à privatiser les services publics…

Jean-Marie LE PEN :
Pardon ?

Pierre-Luc SEGUILLON :
Je dis Bruxelles ne nous oblige pas à privatiser les services publics, pas plus dans le traité précédent…

Jean-Marie LE PEN :
Vous permettez ! Ceux qui sont déjà soumis à la concurrence, c'est la sécurité sociale mais çà les français le savent pas encore, le jour où on va s'apercevoir qu'on peut s'assurer, n'est ce pas, non plus à la sécurité sociale mais dans une compagnie d'assurance qui vous donnera plus de prestations pour moins de cotisations, et bien il ne restera comme cotisants à la sécurité sociale, que les immigrés et les pauvres, et là çà s'effondrera !

Pierre-Luc SEGUILLON :
Est ce que vous êtes pour l'ouverture du capital d'EDF ou de GDF ? C'est bien ou c'est pas bien ?
Vous noterez comment à chaque fois les journalistes (censés nous informer) s'ingénient à dévier habilement la conversation sur un autre sujet...
 

19.4.05

Vive la solidarité (mais seulement une journée)

Malgré tout le mal que je pense d'ordinaire des syndicats, je suis à 100% d'accord avec la CFTC qui attaque le gouvernement contre la "journée de solidarité" :
l'annulation du lundi de Pentecôte, journée qui tombe cette année le 16 mai, "est contraire à deux principes fondamentaux": "l'interdiction du travail forcé ou obligatoire" ainsi que "le principe de non-discrimation et d'égalité devant la loi".
Il y a des pays qui sont des pays d'entrepreneurs ; en France on a l'impression qu'il n'y a que des salariés, le reste étant compté pour part négligeable (et donc non corvéable).
 

16.4.05

Que faire ?

Résumé des épisodes précédents pour ceux qui arrivent seulement : ma DRH refuse que je souscrive une assurance santé privée en remplacement de l'assurance-maladie "standard" des salariés (ce qui impliquerait qu'elle me reverse les cotisations dites "sociales", plus la CSG et la CRDS). Après avoir écrit plusieurs lettres l'an dernier, je me suis décidée à faire intervenir un avocat.

Après un échange de lettres par lequel mon avocat a fait valoir les arguments en faveur du libre choix par le salarié de son assurance santé (parmi ces nombreux arguments : l'affaire C-206/98), mon employeur a décidé de faire le mort et a cessé de répondre. L'avocat déconseille la réplique juridique aveugle (et un peu trop audacieuse) qui consisterait à attaquer en justice mon employeur pour "complicité de tentative d'extorsion de fonds" (puisqu'il détourne de l'argent qui me revient, voir anatomie de ma feuille de paye). Il recommande donc à présent d'attendre.

Que faire pour décider ma DRH ?

Ecartons les solutions aléatoires telles que demander à un grand marabout africain connu dans tout le 9-3 de pratiquer un envoûtement, ou aller clouer une chauve-souris ou un rat mort sur la porte du bureau du DRH, ou encore aller directement l'insulter voire le gifler (risque : licenciement pour faute grave, sans indemnités - «cette harpie a essayé de m'arracher les yeux, elle criait tout le temps "rendez-moi mes sous !" »).

Ecrire encore une lettre, une de plus ? Un des membres de notre forum avait opté en désespoir de cause pour une lettre du type suivant (l'idée était d'essayer de faire comprendre à l'employeur que c'était le salarié qui prenait sur lui tout le risque) :
Suite à ma demande au sujet de la résiliation de mon affiliation à la caisse primaire d'assurance maladie de [département] en date du [date], ayant souscrit une assurance maladie auprès de l'organisme xxx (agréé pour couvrir le risque maladie du régime légal de sécurité sociale français), vous ne m'avez pas reversé les parts correspondantes de mon salaire ; c'est pourquoi je vous somme ce jour d'exécuter cette demande compte tenu de:
- point 2 de l´article 141 (ex article 119) du traité d´Amsterdam concernant la propriété de plein droit du salaire d'un employé ;
- article 400 du code pénal concernant le délit d'extorsion de fonds ;
- entrave à l'exercice d'un droit ;
- qu'il est établi que toute personne résidant en France a le droit de s'assurer pour le risque maladie auprès d'un des organismes agréés pour remplir les obligations du régime légal de sécurité social français ;
- compte tenu des statuts des organismes gérant le risque maladie dans le cadre du régime légal de sécurité sociale qui les obligent à se conformer aux directives (ainsi qu'aux codes des assurances, de la mutualité, de la sécurité sociale et à être agréés), la CPAM de [département] (qui n'est pas un organisme public) ne peut légalement rejeter ma demande de résiliation et son mandataire l'URSSAF ne peut sans mandat me concernant vous astreindre à enfreindre mes droits de propriété sur la rémunération que je perçois en tant que salarié de votre établissement.

Il appartient à la CPAM de [département] et à l'URSSAF de me poursuivre personnellement pour m'astreindre à donner une part de mon salaire qu'ils considéreraient comme leur propriété sans mon consentement ("assujetti" : il me semble que l'esclavage est aboli).

D'autres solutions pas très brillantes :
  • le chantage à la démission (mais il faut être prête à quitter la société, et ne pas se contenter de bluffer)
  • se mettre en grève - oui mais la grève individuelle est illégale dans ce pays, elle doit être liée à un mouvement national ou collectif ! Tout ce qu'on risque si on se lance dans cette voie c'est le licenciement pour abandon de poste (sauf si on est un fainéant de syndicaliste qui a trouvé le bon filon pour glander aux frais du patron).
Autre solution : puisque pour les indépendants il est assez facile de quitter la sécu, devenir indépendante (personne physique immatriculée au registre du commerce) ! Mais c'est un changement important de statut ; il faut aussi que l'employeur soit d'accord à me "réemployer" comme indépendante ; de plus, c'est assez mal vu par les esclavagistes de la France d'en-haut qui nous gouvernent : à cause du lien de subordination entre l'entreprise et la prestataire il y a un risque de se voir "requalifiée" en salariée sous prétexte qu'on est une fausse indépendante et une vraie salariée camouflée. Et là c'est à nouveau l'employeur qui est amené à payer les cotisations prétendument dues.

Beaucoup de professionnels préfèrent d'ailleurs exercer leur activité sous la forme d’une société pour éviter ce risque, ce qui leur permet en outre d'échapper totalement à la sinistre SS (ils se rémunèrent en dividendes plutôt qu'en salaires et prennent une assurance privée).

Autre solution, à laquelle je pense constamment : l'expatriation. Pourquoi continuer à subir le vampirisme étatique en France alors qu'en Angleterre je pourrais gagner 50% de plus ? Mais une expatriation, ça se prépare. Ou bien il faut attendre l'occasion en or qui la justifierait.

Un membre de notre forum m'a écrit ceci :
Je porte à votre réflexion un aspect que vous n'avez peut-être pas envisagé dans votre relation avec votre DRH. Travaillant moi-même dans les ressources humaines, j'ai quelque idée des pensées qui doivent l'animer au cours de ses nuits sans sommeil.

Le premier point est qu'à mon avis, il n'était absolument pas au courant de la fin du monopole de la SS avant votre courrier. En matière juridique, les DRH ne passent pas leur temps à éplucher le Journal Officiel et à interpréter les textes sortis ; ils sont plutôt abonnés à des revues présentant périodiquement des synthèses sur les nouvelles réglementations. Or il est certain qu'hormis les analyses de Claude Reichman et de Conscience Politique, qu'on ne consulte généralement pas "par hasard", aucun des périodiques spécialisés n'a osé pousser l'analyse de la législation jusqu'au bout et proclamer la Vérité au sujet de la fin du monopole de la SS.
[pourtant l'Entreprise l'a fait récemment].

Le second point est qu'après vos échanges de courriers, vous êtes peut-être parvenue à convaincre votre pauvre DRH. Mais à ce moment là, il se voit contraint d'adopter l'attitude que je suis moi-même contraint d'adopter : il évite les ennuis avec les URSSaf.

En effet, si tous les arguments défendus sur votre Blog et sur le Forum "Quittons la sécu" se tiennent, notamment le fait que les URSSaf évitent de passer à l'acte au final pour forcer l'adhésion, il n'en reste pas moins que cet abandon n'intervient, selon ceux qui en témoignent, qu'après plusieurs mois de procédure contentieuse.

Cette procédure ne fait peut-être pas peur à un travailleur indépendant, mais elle peut faire réfléchir une entreprise.

Mettons-nous à la place du DRH, qui généralement est salarié tout comme vous et peut perdre son emploi aussi : il passera plusieurs mois à demander à son PDG de ne pas s’inquiéter, à lui dire que les commandements de payer de l'huissier sont illégaux, et que l'affaire va s'étouffer d'elle-même, et que les comptes de l’entreprise n’auront en aucun cas à souffrir de cette amusante altercation avec l’Administration.

Ce premier combat est déjà bien courageux : sachant l'autorité que peut avoir le courrier d'un huissier, le DRH sera sans doute convoqué dans les 5 minutes de la réception du courrier pour justifier du non paiement des cotisations SS de Mlle Allibert.

Bon admettons : le PDG lui donne carte blanche. La société continue régulièrement à recevoir de gentils courriers, faisant regretter un peu plus chaque jour au PDG d’avoir recruté ce DRH, et lui lançant quand même de temps en temps : « un jour, ça finira mal ! ».

Quand bien même il serait parvenu à conserver la confiance aveugle de sa direction jusqu'à ce que les URSSaf abandonnent (après un contentieux au TASS, rappelons-le), il reste le second effet Kiss Cool : le contrôle et le redressement URSSaf.

Il ne faut pas s'imaginer que les URSSaf vont s'arrêter en si bon chemin, elles vont attendre quelques mois, « wait and see », et envoyer un charmant recommandé : « dans 15 jours, notre contrôleur aSSermenté va venir éplucher toutes vos données sociales au cours des 3 dernières années. Vous êtes prié de lui réserver le plus charmant accueil et de lui assurer toute votre Collaboration, et de mettre de l’ordre dans vos archives car la photocopieuse va tourner plein pot
».

Certes, ce contrôleur ne reviendra plus sur les cotisations de Mlle Allibert, mais les contrôleurs URSSaf ne repartent jamais les mains vides. La législation sociale est si complexe qu’il n’est pas possible de tout prévoir.

L’entreprise où vous travaillez risque donc de se voir notifier un redressement salé, et le DRH va devoir s’expliquer à son patron. Le patron saura d’ailleurs bien lui dire « je vous avais pourtant demandé de ne pas jouer avec les URSSaf ». Ce redressement aura été indirectement causé par l’acceptation par votre DRH de votre requête.

A sa place, que feriez-vous ?
Je comprends bien la position du DRH, d'autant plus que dans mon cas, c'est plus de 40000 salariés qui risqueraient de s'engouffrer dans la brèche ! Mais je suis persuadée que mon entreprise est tout à fait au courant de la fin du monopole, depuis longtemps. Effectivement on peut penser qu'ils ne veulent pas d'ennui avec les esclavagistes d'en-haut et se moquent bien des droits d'une salariée isolée. Pourtant de par leur taille et leur personnel spécialisé (des services juridiques et des services de RH plus que pléthoriques !), ils ont assez peu à craindre des URSSaf. C'est donc de la mauvaise foi et un alignement idéologique complet sur le mensonge d'Etat. Cela durera ce que cela durera, on peut parier que dans quelques années la situation sera bien différente, mais d'ici-là que faire ? Patienter ou préparer sa valise ?
 

14.4.05

Un visionnaire dans la blogosphère

Charles Legrand a d'excellentes idées pour réformer la solidarité et la Sécurité sociale, par exemple : supprimer démocratiquement les remboursements de la Sécu aux Riches, pour que les exploités soient mieux soignés sans que les Riches en profitent. On se demande pourquoi on n'y avait pas pensé avant, et on admire la profondeur de vue du grand Charles. Ces Riches qui ne veulent plus payer d'impôts citoyens n'ont qu'à bien se tenir : ils ne nous empêcheront pas de tracer les sentiers qui, à travers la jungle néo-libérale, nous conduiront à une oasis de Fraternité, de Métissage et de Justice sociale.

Juste une remarque, Charles : évite de mettre une majuscule à "riches", mets-en une à "exploités", sinon on pourrait croire que tu es victime des préjugés que la société t'inculque et que toi aussi tu adules la "mondialisation marchande" !

Encore quelques pensées citoyennes, progressistes et d'avant-garde, un régal pour les intellectuels solidaires qui me lisent (cette fois j'ai renoncé à corriger les fôtes, mais nous autres prolétaires sommes fiers de nos racines populaires) :
  • Evidement, si l'on a aucun systéme de sécurité social, comme les anglais, c'est facile d'avoir 2% de chomeurs !
  • L'augmentation de la charge des retraités, tout comme d'ailleurs le "trou de la Sécu" ne sont que des inventions créées de toute part par les tenants du libéralisme afin de démanteler les systèmes sociaux existant.
  • Un laboratoire ne devrait pas avoir le moindre droit sur ses médicaments, qui appartiennent à l'humanité. Ils ne font qu'utiliser des formules de maths, de chimie et créer avec de nouvelles formules. Puis ils vendent trés cher pour le profit à la sécurité sociale "leur" produit.
Notre société, plongée dans les ténèbres du capitalisme néo-libéral, a besoin d'éclaireurs tels que Charles. Voilà qui nous change de ce vieux ronchon de Zek qui voudrait le retour des cours de morale et des châtiments corporels dans l'école de la République...

Longue vie à toi, camarade Charles !
 

13.4.05

Big Brother, Big Sister, et moi et moi...

Sans commentaires.
  • Une belle sortie de Dominique "Big Brother" Perben, sinistre de l'Injustice, destructeur de la présomption d'innocence :
(dans le cas) d'un individu qui n'a aucune activité, aucun revenu déclaré et qui possède une voiture de luxe :
"Il convient de la saisir et de la vendre. Il faut aussi pouvoir saisir et vendre les biens immobiliers avant même les jugements", a-t-il précisé. Interrogé sur d'éventuelles relaxes ou acquittements de suspects, il a répondu, en souriant: "si jamais on s'était trompé il faudrait pouvoir rembourser".
  • Big Sister s'appelle INES, elle se veut aussi rassurante que les fameuses "fillettes" du bon roi Louis XI :
La carte d'identité électronique sera payante et obligatoire

Le ministre de l'Intérieur annonce une carte nationale d'identité "obligatoire" et "payante" à l'occasion de la sécurisation électronique des documents d'identité d'ici "cinq ans".

Le projet INES (Identité nationale électronique sécurisée), à partir de 2006 pour les passeports et 2007 pour les cartes d'identité, a obtenu l'aval du Premier ministre lundi lors d'un comité interministériel consacré à ce dossier.

Jean-Pierre Raffarin "vient de donner son feu vert" au projet, qui prévoit une puce électronique avec des éléments biométriques, indique Dominique de Villepin dans une interview à France Soir.

Le gouvernement, précise-t-il, prévoit "la généralisation du dispositif en 2008 au permis de conduire et à la carte de séjour des étrangers".

La sécurisation par biométrie est aussi prévue à partir de 2006 pour la carte Vitale délivrée à chaque assuré social.
 

12.4.05

Entendu sur BFM

Entendu ce matin vers 6h50 une chronique sur BFM qui expliquait qu'en l'absence de procédures de mise en concurrence les URSSAF, organismes de droit privé, fonctionnent dans l'illégalité, en infraction avec la directive 92/50/CEE sur les marchés publics de services (voir ce qu'en dit le MLPS). A également été mentionnée la plainte portée par le MLPS.

Les choses changeraient-elles petit à petit dans ce pays ? Les médias auraient-ils moins peur de dire la vérité ?
 

9.4.05

Le Monde du silence a enfin parlé

Lu dans le Monde du 8 avril un article Pourquoi la directive Bolkestein ne sera pas modifiée écrit par Antoine Rémond, enseignant à l'université Paris-XIII, membre du Centre d'économie de Paris-Nord.

L'auteur explique qu'il n'y a pas de modèle social européen commun, et que par conséquent la directive Bolkestein ne peut respecter quelque chose qui n'existe pas - encore moins le fameux "modèle français" (qui nous mène à la ruine, mais ce n'est pas dans l'article). Mais voyez un peu ce qui arrive au détour d'une phrase :
La directive Bolkestein date du 13 janvier 2004. Etant donné que les commissaires européens n'ont aucun pouvoir de décision propre, les deux Français de la précédente Commission, Michel Barnier (politique régionale) et Pascal Lamy (commerce), en sont autant responsables que l'ex-commissaire au marché intérieur et à la fiscalité, Frits Bolkestein. Or ils n'ont manifesté aucune opposition.

Mais le référendum sur la Constitution a changé la donne. Il est très vraisemblable que, s'il n'avait pas été décidé, la directive aurait été adoptée sans que personne s'en émeuve, comme le furent, par exemple, les directives 92/49/CEE concernant l'assurance non-vie et la 92/96/CEE concernant l'assurance-vie (qui mettent juridiquement fin à l'obligation d'affiliation à la Sécurité sociale pour les branches maladie, accidents du travail et vieillesse), ou la directive 2003/41/CE concernant les activités et la surveillance des institutions de retraite professionnelle, visant à instaurer un marché unique pour les retraites professionnelles, qui est un peu ce que la directive Bolkestein est aux services. Le respect du "modèle social" ne fut, dans ces deux cas, nullement invoqué.
Et l'auteur conclut que la directive sera appliquée sans modification notable, malgré "les déclarations lénifiantes de François Hollande et Jacques Chirac, peu convaincantes".

Saluons en tous cas la franchise d'un économiste de gauche (Antoine Rémond a signé l'"Appel mondial des économistes" de 2000 en faveur de la taxe Tobin) quant à la fin de l'obligation d'affiliation à la Sécurité sociale !
 

8.4.05

Vive l'Entreprise !

Le mensuel l'Entreprise d'avril 2005 (3€ dans tous les kiosques) vient de faire fort, avec un article de 3 pages "Avez-vous le droit de quitter la Sécu ?".

Question à laquelle il répond oui :
la réponse penche clairement du côté du... oui ! Pour autant, prudence (...) La loi donne raison aux pourfendeurs du monopole, mais exiger son application comporte des risques judiciaires.
Car c'est bien le souci quand une ripoublique bananière se prétend au-dessus des lois qu'elle est censée faire respecter.

L'article dresse la liste des preuves que mes lecteurs connaissent bien : l'arrêt Commission contre royaume de Belgique de 2000 ; l'Agirc et l'Arrco (institutions de prévoyance et de Sécurité sociale visées elles-aussi par les directives 92/49 et 92/96) ; l'absence d'existence légale des caisses françaises (qui leur vaut d'être déboutées, comme ce fut le cas de la RAM Languedoc-Roussillon). Et Jean-François Prévost, avocat, professeur de droit à Paris V, confirme :
On est bien obligé d'admettre que la concurrence joue à partir du premier euro pour l'intégralité des risques sociaux. Et tant pis si, en acceptant de dire la vérité, je dois passer pour un hérétique qui s'attaque au caractère sacré de notre modèle social.
(je ne vois pas bien ce que notre modèle social a de sacré, mais il est vrai que les peuplades primitives adoraient des idoles monstrueuses, des Léviathans et des Molochs...)

L'Entreprise cite les gains annuels obtenus par plusieurs personnes qui ont quitté la sinistre SS (15000€ pour un assureur indépendant, 5000€ pour un chirurgien...).

Claude Reichman compare la mauvaise foi de l'Etat au mur de Berlin : "il va s'effondrer de lui-même sans que personne ne puisse s'y opposer".

Et merci au passage au journaliste, Frédéric Georges, d'avoir cité notre forum !

Je recommande donc chaudement la lecture de l'Entreprise - il est vrai que le magazine cible plus les indépendants et les entrepreneurs que les salariés, mais après tout un salarié est un entrepreneur qui s'ignore !

J'ai noté aussi dans ce numéro d'avril un article "le jour où on m'a attaqué aux prud'hommes" (qui raconte le cauchemar d'un petit patron, sanctionné sans raison apparemment valable), ainsi qu'une interview du président des chambres de commerce, JF Bernardin, qui souligne vertement l'anomalie française. Quelques extraits que j'ai appréciés :
Nous sommes un pays encore relativement prospère, mais où les habitants se paupérisent peu à peu. La France compte cinq millions de personnes assistées, et leur nombre n'a fait que croître depuis vingt-cinq ans.
(...)
Il faudrait faire voter une loi qui dirait : "Article 1 : tous les textes précédents sur le droit du travail sont supprimés ; article 2 : on écrit un Code du travail clair, compréhensible par tous, qui permette d'avoir des relations normales de travail" (bah, moi je préfèrerais la suppression pure et simple du Code du travail au bénéfice de relations contractuelles).
(...)
Nous sommes face à une dichotomie, voire une schizophrénie. On proteste contre les entreprises mais on est content d'en avoir une pour soi et qui marche bien.
(...)
et, parlant de l'ISF :
Développer l'économie suppose de cultiver l'esprit d'entreprise, le goût de la création et du risque. Mais si on a le goût du risque, c'est que l'on a l'espoir de gagner. Là, on s'entend dire : "Vous avez gagné le gros lot, maintenant il faut le partager !".

 

6.4.05

La mondialisation, c'est rigolo !

Un des effets de la mondialisation est qu'à présent on peut contourner les lois, réglementations et contraintes étatiques internes en s'adressant à l'étranger : qu'on soit producteur, vendeur ou consommateur, on fait jouer la concurrence à son avantage quand votre propre pays est trop cher ou trop prédateur.

Un autre effet auquel peu avaient pensé est qu'on peut inversement profiter des lois, réglementations et contraintes étatiques externes si elles vous favorisent en comparaison avec votre pays, resté plus libre.

C'est ce qui se passe aux Etats-Unis actuellement sur un marché bien précis : celui des médicaments. Aux Etats-Unis, pays relativement libéral, le marché des médicaments est relativement libre, tandis qu'au Canada voisin les prix des produits pharmaceutiques sont contrôlés par l'Etat, et sont parfois 2 ou 3 fois moins chers que chez le grand voisin du sud.

Le résultat est que les Etatsuniens, par Internet ou en déplacement par bus entiers, s'arrachent les médicaments vendus au Canada (souvent fabriqués par des sociétés US !). Le Canada risque la pénurie à la fois par surcroît de la demande et par raréfaction de l'offre (les laboratoires ne sont pas pressés d'aller sur ce marché qui est à la fois trop petit pour eux et trop régulé).

C'est une illustration de l'effet constamment nocif du contrôle étatique (et le seul recours qu'entrevoit l'Etat, au lieu de libérer le marché, est d'augmenter encore ce contrôle, avec des barrières à l'exportation).

Et à votre avis, dans quel pays investit-on le plus dans la recherche pharmaceutique ?